La Vaunage, située entre Nîmes et Sommières, est une dépression calcaire bordée de collines douces appelées "costières". Si certains parcours grimpent vers les plateaux, d’autres se déploient sur des chemins presque plats, parfois ombragés de chênes verts ou bordés d’oliviers. Opter pour une balade facile ne signifie pas renoncer à la richesse : au contraire, les sentiers tranquilles, souvent délaissés, permettent une observation attentive de la flore – asphodèles, cistes, genêts – et des faunes discrètes, comme la huppe fasciée, le lézard ocellé ou les papillons Nuit Paon-du-jour.
Un itinéraire sans difficulté physique (dénivelé inférieur à 100m, longueur raisonnable, absence de sentiers pierreux trop irréguliers) permet d’accueillir tout le monde : enfants, seniors, personnes en reprise d’activité, voire parents avec poussette “tout terrain”. Pour ces publics, la Vaunage offre de vraies possibilités d’accès à la nature, là où d’autres sites du Gard requièrent plus d’endurance. Une chance précieuse à préserver.
Au départ de la place du Château de Caveirac, ce circuit de 4 km emprunte une ancienne draille de transhumance, accessible en toute saison. Le dénivelé y est modéré (35m environ) et le revêtement stable, parfait pour une marche contemplative.
Le Cailar, situé au sud de la Vaunage, propose une immersion rare dans les paysages de marais, entre sansouïres et prairies inondables. Un sentier de 3,2 km, parfaitement plat, longe le Vistre et les roubines. C’est l’un des rares circuits où l’on peut observer de près busards des roseaux, hérons garde-bœufs et chevaux camarguais.
Le célèbre sentier des Capitelles, balisé par la commune de Calvisson, propose une variante accessible sur les costières basses. À partir du parking de l’ancienne gare, une boucle de 2,2 km présente un négatif de 40m à travers vignes et oliveraies.
Chaque sentier évoqué témoigne du dialogue entre nature et tradition humaine. Les drailles (voies de transhumance) et les bories/ capitelles (petites cabanes en pierre sèche) remontent souvent au XVIIe ou XVIIIe siècle : refuges de bergers, guetteurs de vignes ou de garrigues. Prendre ces chemins, c’est aussi marcher dans les pas des paysans, souvent oubliés, qui modelèrent ces paysages méditerranéens.
Au plan géologique, la Vaunage correspond à une ancienne dépression creusée dans la roche calcaire entre -120 et -60 millions d’années (Crétacé). Cette structure provoque la diversité des paysages : alternance de plaines fertiles et de collines couvertes de garrigue, matrice d’une biodiversité remarquable (CLEPS, étude de la biodiversité en Vaunage, 2018).
En Vaunage, la nature tendre se livre à qui sait ralentir le pas. Ces circuits accessibles invitent à reconsidérer la marche : plus qu’une quête de distance, une ouverture à la diversité biologique, à la mémoire paysanne et à la lumière particulière de ce “pays” où l’on sent battre le pouls de la Méditerranée sauvage et discrète.