Entre le Gardon, le Rhône et les derniers reliefs des Cévennes, la Vaunage a longtemps été un grenier, un lieu de transhumance, de cultures céréalières puis de vignoble. La structure parcellaires, les réseaux d’irrigation, les sentiers empierrés et les fameuses “capitelles” (cabanes de pierre sèche) sont les vestiges les plus immédiatement visibles de ce labeur rural. À l’écart des grands axes urbains mais au cœur des échanges antiques, ce territoire a su, jusqu’au XX siècle, préserver ses traditions agricoles et pastorales.
Tout cela façonne une esthétique originale et offre une formidable matière à qui veut marcher “en conscience”, pour comprendre ce qui a modelé la vie locale.
Calvisson est l’un des villages où les reliefs de la garrigue concentrent le plus de vestiges d’architecture rurale en pierre sèche. Au nord du village, le circuit balisé des “capitelles” s’étire sur environ 8 km.
L’attention à porter : certains murs effondrés abritent aujourd’hui lézards occellés, orvets et microfaune inscrite en protection régionale. Il est donc nécessaire de ne pas déplacer les pierres et d’éviter toute cueillette.
Les drailles, ces chemins pastoraux balisés depuis le Moyen Âge, permettaient aux troupeaux de traverser la Vaunage lors des grandes transhumances. La boucle Congénies-Aubais (10 km, balisage blanc-rouge du GR 653) suit en partie l’ancien tracé des bergers.
Les chemins, parfois enherbés, sont propices à l’écoute de la huppe fasciée dès avril, et abritent des orchidées sauvages protégées, comme Ophrys apifera ou Serapias lingua (source : Association Gard Nature).
La ligne de collines des Costières, entre Nages et Caveirac, est jalonnée par de nombreux “mazets”, ces petites maisons de vigne qui servaient d’abri saisonnier aux vignerons. Ce parcours de 12km suit d’anciennes routes de charrettes et traverse les principales zones de vigne de la Vaunage.
Les “mazets” sont devenus emblématiques du paysage rural de la région nîmoise et vaunageolle, et font parfois l’objet de tentatives de restauration. Il est recommandé de ne pas pénétrer dans les propriétés privées, même en ruine.
La fréquentation croissante des chemins de la Vaunage rend l’attention au patrimoine collectif indispensable. Ces éléments, souvent modestes, sont vulnérables (érosion, effondrement, prélèvement illégal de pierres ou de faune).
Marcher dans la vallée de la Vaunage, c’est s’accorder à la simplicité du paysage, entrer en dialogue avec les témoins du passé agricole, et comprendre que rien de cela n’est tout à fait immobile. À chaque pas sur ces sentiers ruraux, une histoire se dévoile : celle de la résistance des pierres sèches, celle des chemins funambules entre passé et présent, celle de la biodiversité qui renaît dans les interstices des anciens abris. Randonner ici, c’est accepter de ralentir et de participer à la préservation de ce tissu modeste mais essentiel.
D’autres boucles et variantes existent, à adapter selon la saison, la météo et la capacité du groupe : n’hésitez pas à consulter les associations locales ou les bornes d’information installées à l’entrée des villages. Ce patrimoine rural est fait pour durer, mais il a besoin de l’attention de chacun. Un territoire vivant se découvre à petits pas.
Pour toute question sur la planification, l’état des sentiers ou la lecture du paysage rural, des guides naturalistes locaux proposent régulièrement des sorties commentées : renseignez-vous en mairie ou auprès de la Maison du patrimoine vaunageol.